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Les amants

Elle était là, sur le lit, l’attendant. Dénudée, naturelle, elle attirait le regard de celui qu’elle convoitait. Lui était habillé, enfin, encore vêtu de son unique vêtement, un boxer noir, le moulant bien au corps. Il regardait la femme sur le lit, les courbes que son corps dessinait, son sourire qu’il trouvait plus que magnifique. Souvent, il se disait qu’il avait de la chance, d’avoir cette femme qui dégageait cette beauté. Mais il ne devait pas lui montrer pour l’instant, pas avant d’avoir pu partager ce moment avec elle.

La relation qu’entretenaient les deux personnes était seulement sexuelle. Cela n’empêchait absolument pas que les deux avaient fini par tomber amoureux, mais sans jamais se le dire. Alors elle faisait passer son amour dans son regard, sans trop le faire. Lui, par ses caresses douces, ses manières de s’inquiéter pour elle, lors de leur ébats.

Actuellement, elle l’invitait du regard à venir sur le lit, sur elle. C’est ce qu’il fit après avoir ôté le dernier vêtement qui aurait pu empêcher une pénétration directe. Cela va sans dire que même si leur relation était purement sexuelle, malgré les sentiments non avoués, jamais ils n’y allaient sans préliminaires, ni brutalement. Elle pencha la tête vers lui, une fois qu’il s’était installé, pour lui quémander un baiser. Il préféra jouer, en esquivant ses lèvres, pour aller poser les siennes dans son cou. Cou qu’il mordilla et embrassa durant de trop longues minutes, selon les plaintes de la jeune femme. A voix douce, elle le suppliait de l’embrasser, plusieurs fois, alors il remonta lentement le long de son cou, sa mâchoire, sa joue, pour enfin atterrir sur ses lèvres.

Le baiser tendre au début, presque timide, s’intensifia, et leurs mains commencèrent à bouger. Celles de la femme sur le torse de l’homme, le caressant, descendant doucement vers le bas de son ventre. A l’inverse, il préféra commencer par caresser ses cuisses, remonter sur ses hanches, le long de l’un de ses bras, tandis que l’autre câlinait toujours une hanche. Son autre main prit fin sur l’épaule, puis la joue de sa partenaire, pour approfondir le baiser. Baiser qui s’intensifia tellement que les caresses s’arrêtaient pour se concentrer sur le ballet entre les deux langues.

Il rompit le baiser, un sourire aux lèvres, et la regarda pendant de longues minutes. Elle aussi, même si mécontente de la fin du baiser, elle prit autant de plaisir à le contempler. Ses yeux la fascinaient, leur couleur foncée au plus haut point l’intriguait. Elle qui avait les yeux d’une teinte claire, on pouvait facilement lire à travers son regard. Ce qui n’était pas le cas avec l’homme. Lui, voyait sous lui la femme qu’il avait toujours voulu, douce et tendre presque tout le temps, mais sachant se mettre en colère, ou même exprimer son désaccord quand il le fallait. Mine de rien, il la connaissait, même s’ils ne partageaient qu’un lit, et qu’une fois de temps en temps.

Leurs caresses reprirent, découvrant pour une énième fois le corps de l’autre. Les courbes tellement habituelles, subissaient les appuis parfois légers, parfois rudes des mains qui les parcouraient. Mutine, la femme donna un coup de hanches vers le bassin de l’homme, qui déjà en érection attendait seulement son approbation avant de pouvoir entrer en elle. C’en était le signe, alors doucement, il s’introduisit dans le corps féminin. Il adorait être en elle, la chaleur qu’elle dégageait, le fait qu’elle soit si serrée, cela lui était tellement bon qu’il aurait voulu jouir instantanément. Mais il se retint pour entamer de doux va et vient.

Elle commença à fermer les yeux sous les vagues de sensations qu’il lui donnait. Ses coups de reins longs et lents étaient presqu’un supplice, mais c’était son fonctionnement. D’abord lentement, pour ne pas faire mal, puis il accélérait un peu plus à chaque coup qu’il faisait. Et c’était ce moment-là qu’elle préférait. Quand il changeait de rythme. Parce qu’elle ressentait tellement plus quand le rythme changeait, soit en allant plus rapidement, soit en ralentissant. Inconsciemment, elle bougeait ses hanches, ce qui avait tendance à crisper l’homme, qui ne voulait que jouir, mais attendant qu’elle jouisse en même temps que lui, il devait se retenir. Alors pour un coup, il alla lentement, puis recommença ses coups de reins pour aller et venir en elle.

Quand il sentit qu’elle commença à lui griffer le dos, il savait que ça allait être le moment. Alors il alternait lenteur et rapidité, et quand il sentit que son vagin se contractait, il ne lui restait que l’accélération de ses mouvements pour la faire jouir. Elle cria lors de son orgasme, et lui laissant échapper un son grave de sa gorge, alors qu’il avait pu se déverser en elle. Ne s’effondrant tout de même pas, il se mit sur les coudes, de chaque côté de la tête de la femme, avant de lui déposer un baiser sur le nez, les joues, puis les lèvres. Comblés, ils se détachèrent. Ils étaient allongés l’un à côté de l’autre, leurs mains se frôlant. Elle lui attrapa, chose qu’elle ne faisait jamais, puis joua un peu avec. Elle posa la main sur son ventre, pour ressentir la chaleur qu’il dégageait. Il se laissait totalement faire, surtout suite à cet évènement épuisant.

Elle se mit sur le côté, ce qui fit glisser la main de l’homme, mais elle passa son corps dessus, pour se coller contre lui. Elle posa sa tête sur son épaule, une main sur son cœur, écoutant en silence sa respiration et le battement de son cœur. Etonné mais pas mécontent, il la laissa faire, avant de mettre sa main libre sur le corps encore nu de la jeune femme, pour l’inviter dans un câlin. Ils restèrent ainsi jusqu’à ce qu’elle s’endorme.

Comme à chaque fois, il se dégagea, lui déposa un baiser sur le front, puis alla prendre une douche. Il revint dans la chambre et elle dormait toujours, alors sans bruit, il se rhabilla, puis s’asseyant au bureau ornés de papiers en tout genre, il trouva une feuille vierge. Puis un stylo.

« Ma jolie et chère amie,

Tous ces moments que nous avons partagés m’ont donné envie d’en avoir encore plus avec toi. Nous avions conclu cet accord tacite que nous devions que coucher ensemble, ne pas s’accrocher, mais les sentiments ont eu raison de moi, et il se pourrait bien que je sois amoureux de ta belle personne. Ta chaleur et ta douceur, qu’elles soient corporelles ou juste dans tes paroles, ne seraient vouloir se défaire de moi…

Je t’attendrais, et si ce n’est pas réciproque, pardonne-moi de t’importuner avec ceci, mais cela fait trop longtemps maintenant.

Je t’aime. »

Il se relit, regretta, mais laissa ce petit mot en place. Elle devait savoir, et lui, devrait attendre. Il la regarda une dernière fois, se pencha pour déposer un petit baiser sur ses lèvres, puis parti.

~

Au moment où elle se réveilla, elle s’attendit à avoir quelqu’un près d’elle, mais elle le savait, il ne restait jamais. Elle se leva, triste, puis alla prendra sa douche. Elle fit comme à chaque fois, se servit un thé, le buvant lentement, regardant par la fenêtre le temps qui passait. Il faisait gris, et cela n’aidait en rien son humeur. Elle retourna dans sa chambre, s’habilla, fit le lit, regrettant de ne rien avoir dit. On frappa à sa porte, alors elle laissa sa tristesse de côté, allant ouvrir. Un fleuriste lui apporta un bouquet de roses rouges, avec un petit mot l’accompagnant. « Regarde sur ton bureau. »

Elle remercia le fleuriste, puis intriguée, elle alla sur son bureau, ou elle trouva la lettre mise en évidence. Elle ne l’avait pas vue par habitude, et maintenant, elle se posa la question de savoir comment il connaissait comment elle fonctionnait, le lendemain de leur nuit où il partait. Néanmoins, elle laissa ses questions, puis lit le mot. Au fur et à mesure, elle en avait les larmes aux yeux. Elle était si heureuse, il ressentait ce qu’elle ressentait pour lui. Ne lâchant pas la lettre, elle enfila une veste, puis parti pour le retrouver. Elle alla chez lui, mais il n’y avait personne… Alors elle tenta le café du coin. Il était là.

Au travers de la fenêtre, il regardait dans le vide. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle vienne le retrouver. Il était devant son café, qui devait être froid depuis bien longtemps. Le tintement de la porte de fit entendre, mais il ne bougea pas, c’était une grande ville, et beaucoup de gens fréquentait ce bar. Même à 9 heures le matin. Ce à quoi il prit garde, c’est qu’on avait tiré la chaise à côté de lui, lui demandait s’il elle pouvait être prise. Il hocha la tête, marmonnant un oui, avant de retourner à sa contemplation du vide. Une feuille, un peu froissée, vint se poser entre ses coudes appuyés sur la table. Il pencha la tête, et reconnu son écriture.

Sa surprise fut grande, mais dès qu’il tourna la tête, il reçut un baiser. Il serra fort le petit bout de femme qui pourrait maintenant partager sa vie, autre qu’un lit.

Histoire écrite en août 2013.

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